Place du Théâtre

[Empire du Saphyr]

Place du Théâtre
Lieu incontournable de Riverssen, la Place du Théâtre, située au coeur de la vieille ville, regroupe monuments, musées et chefs-d'oeuvre architecturaux de styles baroque, la Grande Cathédrale, des galeries d'art ainsi que l'Opéra de Riverssen.

[Arturo Mataró]

Meeting d'Arturo Mataró à la Place du Théâtre de Riverssen


Arturo était particulièrement stressé. Militant depuis quelques années au sein du Mouvement des Jeunes Progressistes, il avait déjà pris la parole publiquement mais n'avait jamais tenu un discours devant autant de gens. Il ignorait combien de personnes étaient présentes pour le lancement de la campagne de l'Union Socialiste Écologiste, mais la Place du Théâtre était noir de monde. Plusieurs milliers de militants et curieux attendaient avec impatience la prise de parole de la jeune étoile montante du parti écosocialiste.
Arturo retoucha ses cheveux et pris quelques gorgées d'eau avant de se diriger vers son pupitre sous les applaudissements de la foule. Il savoura l'instant avant de sortir ses premiers mots.

Riversseniens, riversseniennes,

C'est un immense honneur pour moi d'ouvrir cette campagne en prenant la parole devant vous ce soir. Je ne suis guère habitué à cet exercice et je ne vous cache pas être quelque peu intimidé. Qui ne le serait pas ? Néanmoins, une force m'anime et prend le dessus sur absolument tout. Cette force, c'est celle de l'espoir. Cet espoir, celui du changement. Ma détermination est celle de tous les jeunes saphyriennes et saphyriens, mais aussi celle de nos parents et grand-parents. Nous sommes tous ici, des partisans du progrès et ensemble, nous allons mener campagne et lutter pour un idéal, celui d'un Saphyr en avant vers le progrès !

Acclamations des militants, galvanisés par les derniers propos du jeune Mataró.

Certains ont dû le remarquer, je suis jeune. rires

Quelques rires éclatèrent dans l'assistance, visiblement charmée.

Jeune et idéaliste. Né à Alaysa en Gran Lusitania, d'un père lusitanien et d'une mère saphyrienne. J'ai la double nationalité mais je me considère avant toute chose comme un citoyen du monde. J'ai grandi dans une famille multiculturelle sans préjugés raciaux, éduqué avec l'idée que nous sommes tous égaux, quelle que soit notre couleur de peau ou encore notre orientation sexuelle. Je suis également un écologiste convaincu, sensible à la cause animale. Je suis engagé et je milite depuis plusieurs années au sein du Mouvement des Jeunes Progressistes. Du haut de mes 18 ans, j'ai décidé de me lancer en politique sous la bannière de l'Union Socialiste Écologiste afin de faire triompher nos valeurs progressistes et de faire avancer pour le bien commun !

Applaudissements nourris de la foule.

L'heure du changement arrive ! L'écosocialisme est la seule alternative qui vaille. Cela n'a rien d'une utopie. C'est un projet réaliste et concret en réponse à l'impasse dans laquelle l'humanité est enfermée en raison de nos modes de production et de consommation qui met à bout l'humain comme la nature. Nous devons aller à la racine du problème ou plutôt devrais-je dire, des problèmes que sont le capitalisme et le productivisme. Le capitalisme, responsable du creusement des inégalités sociales et le productivisme, responsable quant à lui de l'épuisement de nos ressources et de la détérioration de notre climat.

Face à cela, l'Union Socialiste Écologiste et plus largement, l'écosocialisme, est le seule alternative pour sortir de cette crise majeure et imposer l'intérêt général humain. Nous devons partager les richesses au plus vite, fonder une nouvelle économie au service des besoins, préserver le climat, l'écosystème et sa biodiversité.

Riversseniens, riversseniennes, mes chers amis, nous avons encore tant de choses à faire. Moi, en tant que candidat dans la circonscription de Riverssen ainsi que tous mes camarades de l'USE, nous ne lâcherons rien. Nous ne lâcherons pas cet objectif qui nous a toujours animé. Nous ne lâcherons pas ce qui a fait, fait et fera toujours la raison de notre engagement en politique.

J'ai confiance en vous, Riversseniens, riversseniennes, saphyriennes, saphyriens, pour faire de cette ville, de cette Principauté et de ce pays, un endroit ouvert au progrès, en accord avec son temps et en avance sur les autres.

Standing ovation. Les milliers de militants et sympathisants écosocialistes se mit à scander le nom d'Arturo. Ce dernier afficha un large sourire et salua la foule avant de descendre de l'estrade pour serrer un maximum de mains. Il prit également le temps de poser pour quelques selfies et d'échanger avec ses nouveaux fans puis marcha jusqu'au restaurant Seaport, situé à 15 minutes de la Place du Théâtre. La soirée allait se poursuivre avec une cinquantaine de militants MJP.

[Archibald Hensel]

Pour Une Transition écologique forte et stable !

Archibald Hensel monta sur scène après une courte musique d'introduction. Des milliers de personnes l'attendait déjà.


Mesdames, Messieurs,

Chers Amis de Riverssen,

D'abord un grand merci pour l'honneur que vous nous faites en étant toujours aussi nombreux à nos meetings, puis un constant. Un constat d'un monde qui ne va pas bien. Qui subit l'action humaine chaque jour, pollution, réchauffement climatique, extinction massive d'espèces ! Tout les signes sont au rouge et les capitalistes ne font rien alors qu'ils sont au pouvoir ! Rien car ils n'y gagneraient rien mais y perdraient tout !

Nous sommes contre ce modèle destructeur de la nature. Nous sommes pour la décroissance couplée à une transition écologique forte et stable. Pour cela, nous proposons de créer un fond national d'aide à la transition écologique et également obligé les Entreprises polluantes à aider nos concitoyens à entamer leur propre transition écologique !

La Transition écologique se fera dans un climat économique stable et fort. Elle ne deviendra pas un frein au progrès social que nous portons depuis tant d'années. Nous nous engageons aujourd'hui devant vous, le Peuple Souverain, d'appliquer toutes ces mesures ! Car nous souhaitons que les générations futures puissent vivre et évoluer dans un monde vivable et équitable !

Je vous remercie,

Vive l'Empereur, Vive le Saphyr et Vive Vous !

[Erik Sullivan]

Meeting de l'ADP sur la Place du Théâtre
Vendredi 21 février 174
Riverssen, Principauté de Skjördland


La campagne battait son plein. Erik Sullivan était particulièrement enthousiaste à l'idée d'aller au contact avec la foule, avec ses partisans de la première heure comme avec ceux ayant été convaincu récemment. Passionné par ces moments grisants, son équipe de campagne avait pu constater chez lui une irrépressible envie de vaincre et de clouer au pilori son adversaire du MRC. Il comptait battre le pavé jusqu'à la dernière minute afin de convaincre les saphyriens qu'il est l'homme dont ce pays a besoin. "Revenir aux responsabilités et servir son pays" était son leitmotiv.

Pour ce second rassemblement populaire, Erik avait tenu le faire à Riverssen, une ancienne place forte de l'écosocialisme, tombée depuis l'an 168. Cette ville était éminemment symbolique pour l'Alliance de la Droite Populaire. Elle l'avait arraché des mains des gauchistes. Erik souhaitait surfer sur ce symbole afin de faire passer un message à toute la gauche dans ce pays. Le "come back" de "Sulli", comme le surnomment affectueusement ses supporters, était imminent d'après eux.

La Place du Théâtre était pleine à craquer. Les militants et sympathisants de l'ADP étaient venus des quatre coins de la Principauté et du pays pour assister à cet évènement. Tous voulaient voir de leur vivant le leader de la droite saphyrienne en pleine action. Une estrade était installée au centre de la Place riverssenienne. Les milliers de supporters l'entouraient et avaient même investi les fenêtres des bâtiments avoisinants. Un long tapis bleu devait permettre à Erik Sullivan de fendre la foule afin de rejoindre son pupitre.

19 heures. Un hélicoptère survole la place et se pose à quelques pas de celle-ci. Les militants de la droite populaire crient leur joie et scandent des slogans à la gloire de leur champion. "Il arrive !" hurle un enfant à ses parents. Un héliport provisoire avait été dressé sur la place voisine. Erik en sort, sous les regards admiratifs de ses supporters. Son arrivée est retransmise sur tous les écrans géants disposés aux quatre coins de la Place du Théâtre. Leur chef est là, il arrive sous les acclamations de la foule et sur une musique épique d'un célèbre compositeur de musique de film fédéré.

Comme prévu, il traverse la foule en prenant le temps de serrer de nombreuses mains, puis marche en regardant droit devant lui. En atteignant son pupitre, il salua ses partisans qui l'entouraient. Il profita longuement des acclamations de l'audience avant de débuter son discours.

Quel accueil ! Bonsoir Riverssen !

Standing ovation.

Mes chers compatriotes,

Quel plaisir de me tenir devant vous ce soir, dans cette ville que nous avons arrachés aux mains des gauchistes il y a six ans ! Nous sommes ici, en Skjördland, sur nos terres. Celles de la Liberté et des valeurs traditionnelles, celles des patriotes. Ici s'arrête la folie du péril rouge qui gagne chaque jour un peu plus du terrain au Saphyr et dans le monde. Ce que je vous propose les amis, c'est de partir à la reconquête de notre beau pays, de ville en ville, afin de constituer une coalition libérale et conservatrice solide. Ainsi, nous pourrons renverser la vapeur avant qu'il ne soit trop tard. Ne perdons plus aucune minute car il s'agit de l'avenir de nos fils et de nos filles. L'heure est venue de reprendre les commandes de ce grand pays pour le mener vers les sommets. Notre glorieuse histoire n'est pas derrière nous, restez confiant mais surtout, mobilisez-vous et mobilisez vos proches car ces élections sont capitales et décideront du destin du Saphyr pour les décennies à venir.

Souhaitez-vous vivre dans un pays où l'Etat omniprésent s'immisce dans vos affaires constamment ? Souhaitez-vous vivre dans un pays où le gouvernement s'en prend au droit de propriété ? Souhaitez-vous vivre dans un pays qui est en train de perdre sa souveraineté en devenant un pion de l'Internationale ? Souhaitez-vous vivre dans un pays en déliquescence où règne le chaos et l'instabilité ?

En coeur, la foule se mit à crier "non".

Moi non plus ! Erik marqua une pause avant de reprendre. Sortons les sortants et reprenons notre destin en main. Dégageons le minable actuellement aux commandes. Cappelen est un traître, parfaitement incompétent et son accession à l'Orangerie est l'une des plus grandes farces de notre histoire récente.

Applaudissements du public.

Une fois de retour aux responsabilités, l'Etat devra concentrer ses efforts sur les fonctions régaliennes. Pour ce faire, nous reviendrons sur chaque texte du gouvernement précédent, direction la corbeille, et nous entreprendrons une libéralisation de notre économie. Réduire la pression fiscale sur les ménages et les entreprises, réduire le train de vie de l'Etat. Les solutions ne manquent pas mais ce soir, je tiens à mettre l'accent sur notre politique commerciale. Domaine tout bonnement boudé par les socialo-communistes au pouvoir, trop occupé à ruiner notre pays par des politiques clientélistes. N'oublions pas, mes chers amis, que l'objectif inavoué et inavouable des gauchistes est d'accroître toujours plus la dépendance. La pauvreté n'est pas seulement le sol nourricier de ces vautours, elle en est l'effet délibérément recherché.

Huées du public.

Sous Cappelen, force est de constater que notre pays ne commerce plus avec l'étranger, notre économie est repliée sur elle-même, fermée. C'est ce qu'on appelle l'autarcie. La seule ambition de cet homme, en matière de politique extérieure, est de nous rapprocher de Novgrad et de nous faire rejoindre l'Internationale. Il ne s'en cache même pas. Si demain, lui et ses sbires sont reconduits aux responsabilités avec une coalition majoritaire, ce cauchemar deviendra une triste réalité. Nous ne serons plus qu'un pion sur l'échiquier international afin de servir les intérêts d'une autre nation et surtout, d'une idéologie mortifère.

Voyez-vous, j'ai d'autres ambitions pour mon pays. Je tiens à ce qu'on préserve notre souveraineté tout en nouant des partenariats économiques avec les autres grandes puissances de ce monde. Je pense notamment aux pays membres de la Coalition des Etats Libres ou encore ceux de l'Union Phoécienne. Nous irons même plus loin en créant une grande zone de libre-échange avec l'Union Phoécienne. Ainsi, nous éliminerons entre nos Etats les droits de douane ainsi que les nombreuses restrictions quantitatives à l'importation. Ce libre-échange contribuera aisément à la richesse de notre nation et de toutes celles y participant. Ce libre échange permettra d'élargir les marchés et d'ouvrir les esprits. Raison pour laquelle les petits esprits - Cappelen, si tu nous entends - y seront opposés.

Applaudissements.

Lorsque nous étions aux responsabilités, nous avons signé un grand nombre de traités de libre échange avec nos partenaires mondiaux et lorsque nous reprendrons les rênes de ce pays, nous poursuivrons ce travail et nous irons plus loin car les traités de libre-échange enrichissent les gens en permettant aux consommateurs de bénéficier des meilleurs produits au meilleur prix. Bien évidemment, je ne vous cache pas que certains secteurs seront mis en difficulté par la concurrence extérieure mais d'autres serons favorisés. Néanmoins, la concurrence est elle-même bénéfique puisqu'elle permet l'épanouissement de la créativité humaine. La concurrence stimule l'esprit d'entreprise et la productivité d'un pays, elle élargit l'offre pour les consommateurs, fait baisser les prix et améliore significativement la qualité des biens et services.

Mes chers compatriotes, à l'occasion de ces élections générales et sur cette question précise, vous aurez le choix entre deux visions du monde. Soit nous deviendrons un pion, pardon, un pays, définitivement fermé, repliée sur lui-même et prêt à tomber dans l'escarcelle de l'Internationale, soit nous reprendrons notre destin en main en nous tournant vers le progrès, vers le libre échange et ces nombreux bienfaits, tout en gardant notre souveraineté sur la scène internationale.

Deux choix très différents, deux destins que tout oppose. Demandez-vous dans quel pays vous souhaitez vivre et mobilisez-vous afin de faire entendre votre voix. Ne manquez pas ce rendez-vous avec l'Histoire. Votez et faites votez pour les candidats de l'Alliance de la Droite Populaire et hissez moi de nouveau aux sommets afin de rétablir la grandeur de ce pays.

Sortons les sortants !

Gloire à l'Empire. Longue vie à l'Empereur !

Erik Sullivan reçu une standing ovation et emprunta de nouveau le chemin sur le tapis bleu tout en serrant un grand nombre de mains. Plus loin l'attendait son hélicoptère qui devait le conduire vers son domicile, le Ranch d'Elsesro.

[Bradley Russell]

Bradley avait décidé de venir soutenir le candidat USE à la mairie pour l’élection à Riverssen. Battus de peu en 168, les socialistes avaient des chances de s’imposer ici et de créer une ville de résistance dans cette principauté où la droite était encore largement favorite.

Une grande scène avait été installée au centre de la place. Lorsque le candidat arriva sur la scène, les nombreux sympathisants socialistes ovationnèrent leur tête de liste.

Le candidat salua de la main la foule massive qui se dressait devant lui. Il alla ensuite s’installer derrière son pupitre et attendit quelques secondes que le calme revienne pour entamer son discours.

Russell : Mes chers amis,

Je suis navré mais je ne vous ai pas offert d’arrivée en hélicoptère, je viens prôner un mode de consommation plus durable, je doute qu’une telle arrivée aurait collé avec le thème de mon discours. Et évidemment, je ne viens pas ici telle une rock star en tournée, je viens ici dans le cadre d’une campagne électorale dans le but de proposer aux saphyriens des solutions d’avenir pour des gouvernements plus durables.

J’ai entendu le discours de votre Ministre-Président, Erik Sullivan, sur cette place il y a quelques jours. Je l’ai entendu appeler à la reconquête du pays face au péril rouge au nom de l’avenir de nos enfants. Alors je peux souhaiter beaucoup de choses à nos enfants. Mais en tout cas pas de vivre dans une principauté où un seul impôt existe : une taxe sur la vente qui est une des taxes les plus inégalitaires car absolument pas dégressive pour les plus démunis. Voilà ce que propose la droite : l’accroissement des inégalités.

J’ai également entendu les leçons sur le commerce international. Notre pays ne commerce plus avec l’étranger. Comprenez que la gauche n’a pas fait voté de nouveaux traités de libre-échange. Pendant sa mandature, 38 textes ont été déposés au Parlement par le Conseil Sullivan. Tous étaient des traités diplomatiques, dont des traités de libre-échange. Alors excusez-nous M. Sullivan d’avoir aussi pensé au peuple saphyrien, celui qui nous a donné un mandat pour gouverner.

Alors de fait, le Ministre-Président Sullivan promet une vaste zone de libre-échange avec l’Union Phoécienne. Devons-nous lui rappeler que des élections phoéciennes auront lieu l’année prochaine et que rien ne garantit que cette Union y sera favorable. Pour promettre des accords bipartites, il faut que les deux soient d’accord. Rien n’affirme que ce sera le cas l’année prochaine.

Et puis soudain, Sullivan décida de nous expliquer que les nombreux traités de libre-échange qu’il envisage vont défavoriser des secteurs saphyriens. Mais n’ayez crainte braves gens, la concurrence stimule. Mais la réalité, c’est qu’elle stimulera les licenciements, le chômage et la précarité! Les employeurs seront confrontés à deux options : continuer comme si ne rien était et mourir à petit feu ou écraser leurs prix, et donc leur coût de production, et donc la masse salariale. Voilà le programme de la droite conservatrice : faire mourir les petits entrepreneurs qu’ils sont habituellement si prompts à défendre.

Alors oui, nous assumons de prendre le contre-pieds du productivisme qui a des conséquences néfastes pour l’environnement d’une part et pour les salariés d’autre part. Tour d’abord l’environnement. Sans les gardes-fous qui apparaissent comme nécessaires, comment s’assurer que de grands groupes restent respectueux de l’environnement? Le Ministre-Président Sullivan a beau penser que seule une économie ouverte sur le monde entier peut nous sauver de la décadence, nous devons rappeler que le transport maritime comme aérien pollue terriblement. Alors pourquoi aller chercher loin des marchandises que nous pouvons trouver sur le territoire saphyrien? Donc oui, je favorise le commerce intérieur et j’invite d’ailleurs les entreprises saphyriennes à coopérer entre elles pour notre économie et pour elles-mêmes.

Car, au delà des questions écologiques et environnementales pour lesquelles Erik Sullivan et son hélicoptère affichent le plus grand des mépris, nous devons aider nos petits entrepreneurs qui souffrent de la concurrence lancée à vive allure par les nombreux traités de libre-échange du Ministre Sullivan. Autant que les salariés, les petits entrepreneurs ont besoin de la gauche face à la concurrence étrangère comme celle des géants saphyriens, aidés de manière sûrement désintéressée par le Ministre Sullivan.

Évidemment, nous tenons également à ce que les salariés et ouvriers de ce pays travaillent dans de bonnes conditions. Le capitalisme fédéré qui pousse à produire toujours plus méprise éperdument les salariés. On remarque par ailleurs que ce mépris existe dans la bouche de nombreux responsables politiques. Nous défendrons toujours les salariés et les ouvriers qui donnent leur vie à une entreprise et finissent trop souvent licenciés à 50 ans, sans aucune possibilité de retrouver un emploi. C’est contre cette triste réalité que nous voulons d’abord lutter. Nous verrons par la suite si nous pouvons conclure des accords de libre-échange. La priorité reste le Saphyr.

Alors le productivisme tue. La planète et les ouvriers crèvent de cette doctrine fédérée qui méprise tout sauf le profit. Nous serons les plus ardents défenseurs d’un mode de consommation éco-socialiste, où sont pris en considération les salariés et le bilan carbone. Alors pour une économie qui ne soit plus là seulement pour produire des inégalités, il y a le vote USE.

Je vous remercie.

Bradley fut très applaudi par l’assistance, il descendit les marches de la scène pour aller serrer des mains de sympathisants sur la place.

[Oscar Evensen]

Meeting d'Oscar Evensen sur la société écosocialiste


La place était pleine et remplie de fond en comble quand Oscar monta sur la scène, elle-même montée par les camarades écosocialistes, eux-mêmes remontés comme des coucous métaphoriques, eux-mêmes remontés par les horlogers pataphoriques. Il salua au loin, ce qu'il croyait reconnaître comme des connaissances, sans doute des amis rencontrés lors des Congrès de la jeunesse progressiste. Il ne s'en rappelait plus bien tant cela faisait d'années qu'il avait intégré l'U.S.E en délaissant progressivement ses responsabilités au sein du Mouvement des Jeunes Progressistes. Il regardait la foule, tantôt impressionné du monde qui lui faisait face, tantôt excité à l'idée de tenir son premier discours d'envergure face à la marée humaine de Riverssen qui pourrait potentiellement permettre une vague rose dans cette Principauté.
Sitôt que la musique s'achevant harmonieusement, le jeune homme s'avança face à l'humarée par devers lui et commença.

Riverssenoises, riverssenois,

Je vous remercie d'être venus en si grand nombre, en si grands flots bruyants vous rassembler en une masse que rien ne saurait faire taire, ni abrutir sur cette place. Cela prouve que l'espoir n'a pas disparu, l'espoir est encore là, l'espoir d'un monde d'un nouveau genre. Imaginez un instant, un instant seulement que notre Principauté devienne active dans son rôle de médiatrice, qu'elle commence à s'occuper de son devoir et prenne en main l'éducation de notre jeunesse dans des conditions égalitaires et justes. Je sais qu'il doit vous être compliqué d'imaginer un seul instant que nous puissions connaître de nos responsables princiers une politique humaniste, écologiste ou sociale tant depuis leurs tours d'ivoire, ils n'ont de cesse de toucher leur salaire sans jamais accorder à nos concitoyens la sérénité de l'avenir, ni la sérénité du présent. Je crois qu'il est venu le temps où nous devions dire clairement et distinctement "non". "Non" nous ne voulons pas du retour aux affaires de la famille Sullivan, "non" nous ne voulons pas que les gens qui ont atrophié le système éducatif et entrepreneurial skjörlandais soient reconduits dans leurs missions destructrices. Le monde a pris un train que cette principauté a raté ! Le monde change et se tourne vers un avenir meilleure, l'université est accessible à tous les jeunes et les moins jeunes, des solutions existent pour faire reconnaître son savoir, même quand on est sans le sou, pour espérer obtenir de meilleures opportunités d'emplois. Pourtant au Skjördland, l'éducation de qualité jusqu'à l'université est réservée aux plus aisés et les plus pauvres s'entassent dans de pauvres établissements sans moyen. Alors quand l'université s'ouvre à tous, que partout ailleurs les lycées s'ouvrent également, il devrait rester des bastions d'élitisme et d'inégalités ?

N'ayez craintes, mes amis, les lumières du progrès viendront également, si vous le voulez et agissez dans cet objectif, se poser sur vos épaules sans soucis de frontières. Il vous suffit demain de dégager la dynastie Sullivan qui n'a rien fait d'autre que vous apportez plus de labeur tout en se réservant les jours paisibles, il vous suffit de glisser trois petites nouvelles lettres dans l'urne pour que la machine à construire l'avenir se mette en marche et que ses engrenages produisent un cliquetis dont les bienfaits ne vous donneront jamais l'envie folle de l'arrêter. Qui peut encore rêver à ce que nous propose la droite et le centre ? Vivre dans des monastères pour Real et vivre dans la misère et le travail pour Sullivan. J'ai des frères et des soeurs et j'aurais comme beaucoup d'entre vous des enfants, je ne veux pas les voir grandir et devenir des citoyens, ni dans des écoles qui les obligent à la prière quotidienne, ni dans un sous-lycée parce que je n'aurais peut-être pas les moyens de leur offrir le meilleur. Je n'en ai nullement envie, vous non plus sans doute. Et je n'ai nullement envie de vieillir moi-même et je ne le souhaite pas à mes enfants dans un pays soumis à la censure de la Foi Constantine, ni dans un pays où je dois fournir un travail énorme pour connaître la pauvreté. Je n'en ai nullement envie, vous non plus sans doute.

Plutôt que cette société que les Sullivan promettent où l'on devra suer 40 heures par semaine pour un salaire "compétitif" -c'est à dire en concurrence avec celui des ouvriers les plus mal payés dans tous les pays avec lesquels nous aurons des traités de libre-échange- et si on faisait résolument le choix de se tourner définitivement vers l'éco-socialisme ? Si plutôt qu'orienter tous nos efforts pour le profit qui est ensuite versé aux actionnaires par le biais de dividendes ou de valeur actionnariales, on choisissait de partager ce profit ? Et si, au lieu de dire à quelques uns de travailler durement et à d'autres d'attendre dans le chômage et la précarité, on partageait le travail entre toutes les forces disponibles pour un travail plus facile ? Et si, plutôt que toujours chercher un accroissement toujours plus important de l'exploitation de la nature, on décidait de modérer la destruction de notre maison commune en même temps que modérer le travail à hauteur de nos besoins simplement ?

Je me permets d'ailleurs de remarquer que les Sullivan encouragent la dérégulation du temps de travail et du salaire mais qu'ils sont les premiers à ne pas travailler 20 heures par semaine et à toucher des paies pas possibles. Toutes leurs richesses, ils ne les tiennent par ailleurs pas de leur travail laborieux, eux qui font bien moins que le plus fainéant des balayeurs qui pourtant fait consciencieusement ses trois huit. Leur fortune, ils l'ont hérité et c'est comme ça pour 99% des aisés du Saphyr. Le mérite ne paie plus, le travail ne nourrit plus son homme. C'est l'héritage qui fait tout.
Quand les Sullivan travailleront 40 heures par semaine pour un salaire compétitif par rapport au salaire du plus bas ouvrier sunyixianais alors ils pourront faire honnêtement et sincèrement l'apologie du libéralisme et du libre-échange. Tant qu'ils resteront parmi ceux qui dirigent et engrangent à peu d'effort, les fruits du travail de leurs salariés, ils ne pourront pas défendre leur projet économique dans l'intérêt commun ou dans l'intérêt populaire, mais seulement dans leur propre intérêt. Or, les intérêts communs ne sont pas les intérêts des plus riches.

Je sais qu'à Skjördland, vous avez été abreuvé de la propagande des Sullivan qui vous disait : La gauche nous fera devenir un pion de l'Internationale, la gauche viendra nous prendre tous nos biens et supprimera la propriété privée, la gauche fera de notre pays, un territoire en déliquescence où règne instabilité et chaos. Mais, hé ! Regardez un peu autour de vous ! Voyez ce qu'il en est, après presque dix ans de gouvernement de gauche. La propriété privée a été privée de ses excès et sert bien plus l'intérêt public qu'auparavant ! Le Saphyr est une nation libre, ni soumise, ni fantoche. La délinquance diminue et la récidive avec, les comportements violents sont réprimés et mieux réprimés ! La seule différence entre Skjördland et des principautés où l'on a fait confiance à la gauche c'est que vos banques n'ont pas renoncé à vous essorer pour vous prendre toutes vos dettes, pas plus qu'il n'y a de secours populaires pour les plus démunis, pas plus que les familles modestes ne peuvent partir en vacances et que les mariages entre personne de même sexe n'est appliqué que grâce au vide juridique princier et nullement garanti.

Alors quoi ? Vous n'avez pas envie que vos enfants grandissent sans avoir le poids de vos endettement, et qu'ils puissent partir dans la vie sans boulet financier ? Quand les Sullivan ou les Real vous promettent de réduire la dette publique, la gauche renonce à vos dettes privées. Parce que nous avons compris que le boulet qu'on cède aux générations futures, ce n'est pas la dette publique mais bien la dette privée. C'est bien elle qui laisse la grande majorité des familles saphyriennes dans la dépendance et le manque, les empêchant de s'épanouir. Ce n'est pas la dette publique qui maintient des millions de gens dans la pauvreté, c'est simplement l'obstination aveugle et idiote qu'en ont certains à ne voir qu'elle et à vouloir la réduire constamment. Je vous le dis mes amis, la dette publique n'est pas un problème ; c'est se focaliser dessus qui est le problème. Ces gens-là sont semblables aux ânes qui s'obstinent à brouter aux mêmes pâtures défraîchies. Mais regardons les bilans : d'un côté la gauche qui sans soucis de sa dette publique, mais en maintenant tout de même un certain équilibre grâce à des recettes et des dépenses hautes, est parvenu à démocratiser l'accès à l'université, à développer les initiatives pour combattre le crime et l'insécurité, à rendre gratuit tous les services juridiques et de santé, etc. Et en face, la droite qui dans ses bastions a appliqué une rigueur budgétaire d'austérité et n'a... rien fait.
La différence entre la gauche et la droite -et le centre- ce n'est pas la rigueur budgétaire. Nous sommes tous les deux rigoureux quant à nos budgets. La différence c'est que nous sommes rigoureusement prodigues et qu'ils sont rigoureusement austères. N'ayant que ce que l'on mérite, il fallait que les bastions de gauche s'emprospérissent et que les bastions de droite s'enaustérisent.

Enfin regardez ce que nous proposons économiquement. En vérité, l'Etat n'est nullement obèse. La grande majorité de ce qu'il prend, il le redonne. C'est ce qu'on appelle la redistribution. On prend à ceux qui ont largement assez pour offrir aux plus démunis. L'Etat n'est qu'un intermédiaire en fin de compte et non un estomac glouton et goulu comme le prétendent tant et tant de libéraux. Par ailleurs, cette redistribution permet à chacun de produire de la demande pour notre marché national. Qui dit demande, dit offre et qui dit offre, dit emploi... à condition de ne pas sacrifier cette offre aux autres pays à cause de traités de libre-échange. Du fait de ces traités, toute la demande qui est créée chez nous et qui devrait créer de l'emploi chez nous est siphonnée par l'étranger. Là où l'offre est déjà développée et surproduite. En quelque sorte, le libéralisme, c'est l'hôpital qui se fout de la charité !
La société éco-socialiste quant à elle, crée la demande nationale et l'approvisionne par une offre nationale afin de faire tourner équitablement l'économie en partageant le temps de travail et la richesse créée. Ce qui crée plus d'aisance -mais une aisance modérée- et plus d'emploi.

Lors de son dernier discours qui l'avait rendu victorieux de cette Principauté, le jeune vieux Sullivan vous posait une question en ces termes : voulez-vous devenir un pays replié sur lui-même contrôlé par l'Internationale, ou préférez-vous qu'on se tourne vers le progrès et le libre-échange ? Finalement, nous avons jouit des bienfaits du progrès, sans le libre-échange, ni le repli national, ni la mise sous tutelle de l'Internationale. Comme quoi, à trop déformer la réalité, la droite finit par s'imaginer des chimères qu'elle entend combattre comme ce fameux chevalier croyant combattre un dragon n'affrontait qu'un moulin. Mais le peuple n'est plus dupe de tout ce petit manège et de leurs manigances.

Quant à moi, je voudrais vous poser une question : Souhaitez-vous continuer à connaître votre situation qu'il n'y a nullement besoin d'enlaidir ; chômage de masse, pauvreté des chômeurs et des travailleurs pauvres, éducation à deux vitesses ; ou souhaitez-vous rejoindre la marche moderne du monde et entrer dans une nouvelle ère ? Voulez-vous enfin vous débarrasser de vos maîtres qui depuis dix ans prédisent que la fin du monde arrivera avec la gauche au pouvoir, alors que tout n'a été qu'une amélioration globale de la nation au cours de ses mandats ? Voulez-vous enfin vous débarrasser de vos maîtres qui sous prétexte d'être les remparts à l'affreuse gauche se permettent de ne rien faire pour vous, tout en s'enrichissant pour se payer de luxueux ranchs, sans mérite ni travail ?

Choisissez bien ! Choisissez bien de quel parasite vous allez vous débarrasser une bonne fois pour toute : le parasite gauchiste qui vous a apporté l'université gratuite, la prison qui ne crée plus de récidive, la lutte conte les violences conjugales, la santé gratuite, le mariage pour tous ou encore la retraite à 60 ans ; ou le parasite droitier qui a touché son salaire sans rien faire et vous faire perdre 10 années de gouvernement et ne passe son temps qu'à vous faire peur !

Choisissez et éliminez !

Choisissez bien ! Choisissez également la société que vous voulez : celle du capitalisme libéral qui détruit la nature et votre santé pour son profit, où l'on vous met votre salaire en concurrence avec ceux des employés sous-payés de pays du tiers-monde ; ou la société éco-socialiste où l'on respecte pareillement la nature et l'humain, où vous êtes rémunéré en fonction de votre utilité et non du poste auquel vos parents et leur héritage vous a permis d'accéder.

Choisissez et élisez !

Vive le Saphyr et longue vie à l'Empereur !

Oscar partit sous les applaudissements nombreux de son public, tout en descendant auprès de la foule pour discuter quelque peu et serrer en un court laps de temps, un nombre interminable de mains. Il déjeuna ensuite publiquement dans un grand banquet offert par l'USE afin de se rapprocher du peuple d'entendre leurs aspirations et d'essayer de les convaincre.

[Kirsten Sullivan-Pettersen]

Rassemblement Populaire de Riverssen
Mercredi 15 juillet 178
Riverssen, Principauté de Skjördland



La campagne de l’Alliance de la Droite Populaire battait son plein. Kirsten Sullivan-Pettersen était confiante quant à ses chances de faire gagner la droite saphyrienne et de chasser du pouvoir les communistes. La mobilisation des libéraux-conservateurs saphyriens était forte et quel meilleur endroit que Riverssen, prise aux mains des écosocialistes en 174, pour ce quatrième rassemblement populaire ? Aucun selon la tête de liste de l’Alliance, qui serait accompagnée cette fois par le maire ADP sortant, Anders Rasmussen.

Ce dernier fit son entrée en musique sur la Place du Théâtre, bondée de militants, tous très impatients de suivre l’évènement. Il traversa la foule, serra des mains tout en affichant un air radieux. Une fois sur l’estrade, derrière son pupitre, il leva les mains en direction de la foule et prit la parole.

Mes chers amis,
Riversseniens, Riversseniennes,

Et non “riverssenoises et riverssenois”, comme j’ai pu entendre hier de la part d’un très jeune député palatin écosocialiste, natif du Rigland et n’ayant visiblement aucune connaissance de cette ville et de cette Principauté.

Rires puis huées s’élevèrent en réaction aux propos d’Anders.

Voilà où nous en sommes mes chers amis, l’USE nous envoie sa jeune garde, qui est - j’en suis persuadé - pleine de talents, mais qui paie les mauvais choix de ses cadres. Ces derniers n’ont que faire de cette ville et de cette Principauté. C’est la raison pour laquelle les riversseniens et les skjördlandais les ont chassé des responsabilités. Et ce n’est pas en envoyant de nouvelles têtes, aussi séduisante et talentueuse soit-elle, qu’ils parviendront à tromper une nouvelle fois les habitants de cette ville et de cette Principauté.

Applaudissements.

Nous ne sommes pas dupes. Qui se souvient d’Arturo Mataró ici à Riverssen ? Personne. Qui se souvient de Leïla Meister en Skjördland ? Personne. Normal, ils n’ont rien fait pour cette ville et pour cette Principauté. Mais il ne faut pas les oublier afin de ne pas refaire les mêmes erreurs. Car lorsqu’il s’agit de faire de belles promesses, ils répondent toujours présents mais lorsqu’il s’agit d’agir, il n’y a plus personne. L’USE est devenu, malheureusement, un parti de fantôme, aux ordres du Président du Conseil Cappelen. Je dis “malheureusement” car j’estime que c’est réellement dommageable pour notre démocratie de voir une opposition locale aussi nulle. C’est dommageable pour notre démocratie de voir un parti historiquement majeur devenir l’instrument des politiques communistes du Président du Conseil Cappelen. Et lorsqu’on voit des personnes telles que l’ancienne Haute-Consule Impériale Hannah Saether, l’ancienne Haute-Ministre d'Etat aux Affaires Sociales Julie Hensel ou encore l’ancien Haut-Ministre d'Etat à l'Environnement et au Patrimoine Vivien Parisi, pour ne citer qu’eux, claquer la porte du gouvernement Cappelen, on se dit que les choses vont changer, que l’USE va peser afin de calmer l'extrémisme cappelennien, mais non ! Il n’en est rien. A croire que ces gens ont été poussé à la démission afin de purger ceux qui ne rentraient pas dans le rang. Voilà l’état de notre démocratie avec la gauche et l’extrême-gauche au pouvoir. C’est un fait. La question qu’il faut se poser est donc la suivante : voulons-nous réellement importer ce genre de gestion désastreuse ici à Riverssen ?

“Non” crièrent les milliers de supporters présents sur la Place du Théâtre.

Voulons-nous réellement importer ce genre de gestion désastreuse ici à Riverssen en Skjördland ?

La foule répondit de nouveau par la négative.

Voulons-nous réellement poursuivre ce genre de gestion désastreuse encore des années dans ce pays ?

Encore une fois, les partisans de l’Alliance crièrent leur désapprobation : “nooon”.

Au contraire, voulez-vous le changement ? Voulez-vous voir la droite de retour aux responsabilités ? Voulez-vous voir Kirsten Sullivan-Pettersen succéder au despote communiste à l’Hôtel de l'Orangerie ?

“Ouiii” s’exclamèrent les supporters de l’Alliance de la Droite Populaire.

Oui, nous le voulons. Alors je vous demande de faire un véritable triomphe à la future Présidente du Conseil, Madame Kirsten Sullivan-Pettersen !



Kirsten fit son entrée, en musique, sous les vivats de la foule. Un véritable triomphe, oui. Les gens scandèrent son prénom tout en l’acclamant le plus fort possible. La charmante tête de liste de l’Alliance de la Droite Populaire fit une étreinte à son ami Anders avant de se placer à son tour derrière le pupitre, face aux milliers de personnes venus l’écouter. Kirsten profita quelques instants du moment avant de prendre la parole.

Mes chers amis,
Riversseniens, Riversseniennes,

rire Merci pour votre accueil ! Quelle magnifique Place et quelle ambiance ! Merci à toi Anders, pour cette superbe introduction qui laisse clairement entrevoir les failles de nos adversaires écosocialistes et communistes. Les riversseniens et les skjördlandais ne se laisseront plus avoir par cette bande de manipulateurs. Il y a un proverbe fédéré que j’affecte particulièrement. “Qui me trompe une fois, honte à lui ; qui me trompe deux fois, honte à moi.” Et je suis convaincu que les riversseniens, les skjördlandais et les saphyriens n’auront aucunement raison d’avoir honte le weekend prochain.

Cris de joie et applaudissements.

Non, la honte est d’ores et déjà sur les communistes et les idiots utiles de l’USE qui trainent encore avec le despote communiste Cappelen. Honte sur eux !

La foule hua les gauchistes.

La honte est sur tous ces irresponsables politiques qui ont failli au cours de ces dix dernières années ! La honte est sur la gauche et l’extrême-gauche saphyrienne qui a plombée notre économique en voulant mettre en place un État-providence qui ne cesse de s’accroître depuis ces dernières années. Cet État-providence, qui creuse la dette saphyrienne comme jamais, développe toujours plus l'assistanat, décourage fortement les producteurs de richesse et nuit gravement à la croissance de ce pays. Les coûts exorbitants des politiques “sociales” du gouvernement sortant impacteront directement les générations futures si nous n’y mettons pas un terme. Réfléchissez bien mes chers amis : l’État-providence consiste en une chose très simple. Il s’agit de prendre l'argent de certaines personnes et de le leur rendre “généreusement” une infime partie, en faisant mine de les protéger. C’est un peu le même fonctionnement dans une mafia.

Applaudissements.

Ce que je vous propose, c’est de mettre fin à ces techniques mafieuses et de chasser le parrain communiste !

Ovations de la part des militants libéraux-conservateurs.

Comme je l’ai déjà dit, nous desserrerons la réglementation, nous allégerons la fiscalité et réduirerons la taille de l'Etat tout en baissant les dépenses publiques afin de présenter un budget à l’équilibre et de ne plus creuser la dette. Nous mettrons en place un “Etat libéral” dont le rôle se limitera à garantir la sécurité de nos compatriotes ainsi que les libertés individuelles, sans la moindre intervention dans la vie économique et sociale du pays. Cet Etat libéral prendra éventuellement en charge quelques fonctions annexes mais en aucune façon il ne sera de la taille et du poids de celui que nous connaissons aujourd’hui. Ces transformations n’auront rien de brutales car elles se feront progressivements, dans les prochaines années. Mais soyez sûr que nous allons mettre en oeuvre notre programme pour lequel nous nous sommes engagés, le seul qui nous permettra d’accomplir un véritable redressement national, mais aussi le plein emploi ou encore la sécurité de notre nation. Nous allons remettre le Saphyr en ordre !

Applaudissements.

Lorsqu’on on a presque des millions de chômeurs et de pauvres et que ces mauvais chiffres augmentent, on ne peut pas vraiment se targuer d’avoir un bon bilan. Les communistes ont échoué, lamentablement. Notre pays ne se porte pas mieux qu’il y a dix ans, loin de là. Bien au contraire. Il est temps de remettre de l’ordre dans tout ça car toutes ces dépenses d’aujourd’hui sont les impôts et les taxes de demain ! Et ces prélèvements, ce seront vos enfants et vos petits-enfants qui devront les payer ! Sauf si vous mettez un terme à cette catastrophe annoncée en votant et en faisant voter en faveur des candidats de l’Alliance de la Droite Populaire. Nous assumons notre projet, nous le dévoilons en toute transparence et s’il convainc une grande partie des saphyriens, nous le mettrons en place afin de sauver l’avenir de ce pays. Il n’y a aucun intérêt personnel là dedans - comme certains cherchent à le faire croire - il n’y a que la recherche de l’intérêt général. Le Saphyr doit se doter de bons gestionnaires afin d’éviter la banqueroute. C’est aussi simple que cela.

Mes chers amis,
Riversseniens, Riversseniennes,
Skjördlandais, Skjördlandaises,
Saphyriens, Saphyriennes,

La balle est dans votre camp. Il ne tient qu’à vous de rendre cela possible en votant pour les candidats de la droite libérale-conservatrice ! Ensemble mes chers amis, nous pouvons y arriver. Rien est inéluctable. La victoire est à notre portée.

Gloire à l'Empire. Longue vie à l'Empereur !

Kirsten reçu un tonnerre d’applaudissements. Ses supporters scandèrent son nom tandis qu’Anders refit son apparition afin de saluer la foule aux côtés de la nouvelle championne de la droite saphyrienne. Après quelques instants, ils descendirent de l’estrade pour aller au contact de leurs soutiens. Etreintes, serrages de mains, selfies, autographes, ils se prêtèrent tous deux à ce jeu pour le plus grand plaisir des personnes présentes.

[Bradley Russell]

Bradley Russell avait été convié à un rassemblement en faveur de la liberté de la presse. Il avait donc tenu à participer, d’autant plus qu’il aurait alors une tribune pour s’exprimer sur le sujet devant des médias. À son arrivée, il fut convié à s’exprimer sur le sujet par les médias présents.


La liberté de la presse est une des premières bases de la démocratie. Car vous pouvez donner le droit de vote, mais si un seul parti a le droit à un accès à la presse, le droit de vote devient profondément inutile et ouvre la porte à beaucoup de dérives regrettables. Mais peut-on parler de liberté de la presse si les principaux médias ne sont possédés que par des grandes fortunes? Reconnaissons toutefois que c’est plutôt logique, beaucoup de journaux sont en équilibre financier instable et seuls des grandes fortunes sont prêtes à assumer les risques de la possession d’un journal. Mais quand même. Est-ce possible d’imaginer qu’une majorité de la presse est possédée par quelques-uns, qui possèdent des consortiums de médias et ont la possibilité d’aiguiller l’opinion publique au moment des scrutins. Nous devons au plus vite éviter cette situation regrettable et nous prendrons pour se faire la résolution de lutter contre cette concentration de la possession. Nous créerons pour cela un bureau fédéral chargé de remettre au Conseil Impérial un rapport sur la situation, afin d’évaluer dans quelle mesure les médias nationaux sont possédés en grande majorité par un petit groupe, ainsi que prendre des mesures adéquates pour lutter contre cette concentration.

Le candidat rejoignit ensuite les organisateurs du rassemblement pour échanger sur le sujet.

[Eva Lundsen]

Eva Lundsen était bien déterminée à faire campagne et à reprendre ce bastion historiquement USE à son adversaire l'ADP. Ainsi donc avec quelques membres de son équipe de campagne, elle avait planifiée la mise en place d'un stand sur la place du Théâtre et des actions de tractage auprès des habitants de Riverssen.

Qu'il fasse vent ou pluie, à 6 heures du matin, les militants socialistes étaient déjà entrain d'installer le stand tandis que certains se lançaient déjà à l'assaut des passants pour leur exposer le projet de Lundsen pour Skjördland. La candidate elle arriva plus tard dans la journée et entama une première séance de tractage.

C'est alors qu'elle tomba nez-à-nez avec une journaliste. Elles échangèrent durant de très longs instants, et eurent notamment cette conversation pour le moins très enrichissante à propos du passé militant de la candidate.

Journaliste : Madame Lundsen, vous êtes très connue dans le milieu militant féministe et vous avez même commencé très jeune à lutter pour les droits des femmes. Ministre-Présidente, quelle sera votre ambition à la tête du Skjördland ?

Eva Lundsen : Je vous remercie sincèrement pour votre question, madame. Il est vrai que j'ai passé depuis mon entrée dans la vie politique un certain nombre d'années à militer activement pour les droits des femmes, c'est un passé dont je suis fière par ailleurs. Je pense souvent à ma grand-mère pour qui la vie n'était pas des plus roses. C'est à vrai dire elle qui m'a poussé à m'engager en tant que militante et bénévole dans la lutte pour le droit des femmes. C'est véritablement une question qui me tient extrêmement à cœur.

Ministre-Présidente du Skjördland, j'aurais en premier lieu pour ambition de soutenir l'action du gouvernement local et notamment du Ministère des Affaires Sociales que dirige actuellement Julie Hensel, avec qui je converse souvent. Le Président Fortam l'avait évoqué à l'époque et il avait même commencé des travaux en ce sens lorsqu'il était Ministre-Président de Skadie, il s'agit du fameux plan de lutte contre les violences sexistes et les victimes de ces violences. Mon ambition sera de compléter le plan que lancera le gouvernement en créant notamment un Office Princier chargé de l'Egalité entre les Sexes qui sera chargé d'une part de missions statistiques et informationnelles et surtout d'accompagner les victimes de violences sexistes en proposant une assistance médico-légale téléphonique accessible 24h/24 7j/7 et absolument gratuite.

La première chose dont ont besoin les femmes, c'est d'être crue et de pouvoir profiter d'une assistance afin de les guider vers au mieux un avenir plus meilleur au "pire", si je peut me permettre l'expression, vers des professionnels juridiques, de santé qui sauront assister la victime dans ses démarches.

Les deux femmes continuèrent de discuter longuement. Eva Lundsen pensait avoir fait bonne impression et espérait obtenir un bel article de la jeune journaliste. Dès qu'elles se quittèrent, elle reprit son activité de tractage avec les militants et sa proche équipe de campagne.

[Markus Sullivan-Schwarz]

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Grand Rassemblement Populaire de Riverssen
Mardi 14 octobre 206

En cette fin de campagne, le chef de l’Alliance de la Droite Populaire au Skjördland avait décidé de tenir un grand rassemblement public sur la Place du Théâtre de Riverssen. La symbolique était forte puisque cette ville était l’un des derniers bastions écosocialistes qui n’étaient pas encore tombés dans l’escarcelle de la droite skjördlandaise. Cette année, Markus espérait que son ami Anders Rasmussen retrouve son siège de maire et que la vague bleue soit totale sur la Principauté.

Pour l’occasion, plusieurs milliers de militants, sympathisants et supporters de l’Alliance avaient fait le déplacement pour assister à la prise de parole de leur champion local. Le jeune Markus, du haut de ses 23 ans, présidait le Skjördland depuis 3 ans et comptait bien rempiler pour un second mandat afin de poursuivre l’application de son projet politique, jusqu’ici plébiscité par les habitants de la Principauté. Fort d’un bilan satisfaisant, il aspirait s’appuyer dessus pour séduire encore davantage d’électeurs indécis. La clé de cette élection serait la mobilisation et lui et ses équipes faisaient tout ce qui était en leur pouvoir pour qu’elle soit la plus vaste possible.

Sur un air de musique entraînant, Markus fit son apparition sur la Place du Théâtre. Il salua la foule et serra les mains des supporters sur son passage tout en se dirigeant lentement vers l’estrade qui avait été installé pour l'événement. Quelques minutes passèrent, le temps pour Markus de s’offrir un bain de foule et de profiter de l'euphorie du moment. Il finit par s’installer derrière son pupitre, qui trônait fièrement au milieu de la scène, face à un écran géant.

La foule lui réserva une véritable standing ovation.

Merci, merci infiniment. Et bonsoir Riverssen !

Les applaudissements et les cris d’encouragement de ses partisans redoublèrent en intensité.

Je tiens en premier lieu à remercier chacun d’entre vous d’être venu ici, sur cette magnifique Place du Théâtre. Je sais que vous êtes venu des quatre coins de la Principauté pour assister à ce dernier grand rassemblement populaire. Le dernier de cette campagne qui nous aura permis, à mes équipes et à moi-même de défendre notre solide bilan ainsi que nos solutions, toujours plus nombreuses pour transformer durablement votre quotidien et faire en sorte que vous puissiez vivre de votre travail et de vos efforts, pour vous et pour vos proches.

Car s’il y a bien une chose qu’on peut se permettre, c’est d’être satisfait du travail accompli jusque-là. Pour autant, mes chers amis, nous ne devons surtout pas nous reposer sur nos lauriers. En trois ans, nous avons fait beaucoup mais il reste tant à faire. Nous avons pris le temps de revenir sur chaque point lors de cette campagne et je sais que j’ai pu compter sur une équipe formidable et des militants géniaux pour relayer le message sur le terrain. La dynamique est clairement de notre côté et c’est une grande nouvelle car nous sommes les seuls à porter un projet aussi ambitieux pour cette Principauté. Contrairement à la gauche skjördlandaise, nous n’avons pas abandonné les classes moyennes. Nous avons pris le contre-pied des politiques écosocialistes néfastes et les résultats sont là aujourd’hui. Ces trois dernières années, nous avons tenu un grand nombre de nos promesses : réglementation du travail des mineurs, contrat de travail unique, augmentation du salaire minimum horaire, défiscalisation des heures supplémentaires au-delà des 39 heures hebdomadaires, rehaussement du taux de majoration, congé maternité et paternité, retraite à 60 ans avec 84 semestres à temps plein, possibilité de travailler au-delà pour ceux qui veulent gagner plus, formations professionnelles, droit de grève ou encore mise en place d'un service minimum dans les services publics.

Demain, si les skjördlandais et les skjördlandaises nous accordent de nouveau leur confiance en plaçant l’Alliance de la Droite Populaire largement en tête, nous pourrons poursuivre les réformes. Notre grande priorité sera de renforcer la valeur travail pour tous. Ainsi, nous mettrons en place une série de mesures en faveur des demandeurs d’emploi, des jeunes et des séniors.

Ainsi, plutôt que de condamner les chômeurs à attendre passivement un entretien d'embauche, nous leur offrirons une formation qui multipliera leur chance de retrouver un emploi. Les chômeurs qui n'ont pas de perspective sérieuse de retrouver un emploi dans leur domaine seront tenus de suivre une formation qualifiante à un métier pour lequel il existe des besoins, puis à accepter un emploi correspondant à cette formation.

Concernant les jeunes, plutôt que de les occuper dans de faux emplois, nous les préparons à de vrais métiers. Pour ce faire, tous les élèves ayant choisi la voie professionnelle passeront 50% de leur temps en entreprise afin de leur garantir une bien meilleure insertion professionnelle une fois leurs études terminées.

Enfin, plutôt que de considérer que les seniors sont trop vieux, nous allons faire le nécessaire afin qu’il puisse faire profiter la collectivité de leur expérience au sein des entreprises. Nous inciterons les entreprises à embaucher de nouveaux seniors en instaurant une exonération totale et permanente de charges pour les demandeurs d'emploi de plus de 55 ans.

Ces trois mesures visent à renforcer la valeur travail. La question du travail et du mérite sont centrales. Car c’est par le travail que chaque individu peut reprendre la maîtrise de son destin. Je veux que le travail soit reconnu comme valeur et qu’il ne soit pas découragé, empêché, partagé et abîmé. Autrement dit, je ne veux pas que les vieilles recettes socialistes soient mise en place et que l’assistanat paie plus demain que le travail. Je veux que chacun puisse s’épanouir professionnellement et vivre du fruit de ses efforts. Je veux que ​​la spéculation et l’assistanat ne rapportent pas plus que le travail. Je veux que celui qui ne travaille pas ne vive pas mieux que celui qui travaille dur au quotidien. Je veux que ceux qui ont travaillé et cotisé toute leur vie n’aient pas moins de droits que ceux qui n’ont jamais travaillé et cotisé. Je veux combattre l’immoralité et créer une société plus juste.

Lorsque vous serez dans l’isoloir, comprenez que vous ne voterez pas pour une liste ou un candidat mais pour vous-même, pour votre avenir et pour celui de vos enfants ! Faites le bon choix.

Vive le Skjördland !
Gloire à l'Empire !
Longue vie à l'Empereur !

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