Place du Lac
Posté : 26 sept. 2020, 01:41
Une manifestation d'agents du service public de toutes sortes prenait place à Wulfsburg, contre la loi en débat sur l'instauration de règles d'austérité stricte au niveau fédéral. Parmi eux, de nombreux sapeurs-pompiers inquiets des risques encourus par ce changement de statut. Plus haut gradé de la cohorte en présence, le colonel Casparsen savait qu'il serait amené à prendre la parole devant ses confrères au terme de la manifestation. Le regard fermé, il réfléchissait aux mots qu'il emploierait quand le moment serait venu. Il ne devrait pas paraître fade, ni, dans le même temps, trop véhément vis-à-vis du gouvernement, au risque d'être mis au placard pour avoir rompu le devoir de neutralité. Le temps que le cortège s'amoncelle sur la place du lac de Wulfsburg, Linhardt s'était décidé. Un ton corporatiste, ce serait pas mal. Défendre l'honneur de sa profession et son service faisait partie de ses attributions après tout. Prenant une attitude martiale en même temps que le micro, le pompier regardait ses collègues :
"Chers confrères,
Tout d'abord, je tiens à saluer le courage et le dévouement de l'ensemble des membres de notre Service Princier d'Incendie et de Secours. Rien que dans la journée d'hier, 244 interventions ont été menées à bien dans cette seule ville de Wulfsburg. Sans faillir, vous avez, tous ici présents, participé à l'accomplissement de notre mission sacrée d'assistance à nos concitoyens en danger. Aucune personne sensée n'oserait venir en face de vous, vous regarder droit dans les yeux et vous dire que l'abnégation dont nous faisons preuve ne constitue pas une fonction essentielle à la société.
Et pourtant. La loi sur la règle d'or, cherchant à sauver le moindre petit augusti, prétend abolir le statut de la fonction publique. Tout essentiels que nous sommes à la société, nous nous retrouverions considérés comme de simples salariés, et le SPIS comme une vulgaire entreprise assujettie à l'Etat. Eussions-nous été directement soumis à l'autorité fédérale et non princière, 70% de nos véhicules - oui, vous avez bien entendu - auraient dû être vendus pour renflouer les caisses. À vouloir chercher de la rentabilité là où elle ne peut par nature pas être atteinte, où irons-nous ensuite ? Comptent-ils équiper nos camions, enfin ceux qui resteront, de lecteurs de cartes pour faire payer les gens qui ont besoin de nous ?
L'Etat fédéral est trop loin pour nous, mais nous pouvons sauver les meubles, en Skadie. Pour cela, le gouvernement de la Principauté devra agir ! Agir vite ! La loi permet, en effet, à chacune des principautés d'instaurer un statut de la fonction publique à son échelle. C'est là le seul moyen de sécuriser la possibilité d'accomplir notre mission pour nous pompiers, mais pas seulement. Nous ne sommes pas seuls à agir dans le cadre d'une mission essentielle, je pense aussi aux hospitaliers et aux enseignants. Et je ne parle pas que de ceux d'entre nous qui sont sapeurs-pompiers à proprement parler, mais aussi des secrétaires et autres personnels administratifs qui travaillent à nos côtés et permettent, eux aussi, au SPIS de fonctionner.
Je terminerai mon propos en nous adressons à toutes et à tous au SPIS de Skadie de sincères félicitations pour le travail accompli, et des encouragements plus grands encore pour la continuation de ces efforts !"
Sous les applaudissements par les sapeurs-pompiers présidents, le colonel Casparsen donne le micro au prochain interlocuteur, le secrétaire général de l'Amicale des Sapeurs-Pompiers de Wulfsburg, avant de se mettre en retrait et écouter les discours suivants
"Chers confrères,
Tout d'abord, je tiens à saluer le courage et le dévouement de l'ensemble des membres de notre Service Princier d'Incendie et de Secours. Rien que dans la journée d'hier, 244 interventions ont été menées à bien dans cette seule ville de Wulfsburg. Sans faillir, vous avez, tous ici présents, participé à l'accomplissement de notre mission sacrée d'assistance à nos concitoyens en danger. Aucune personne sensée n'oserait venir en face de vous, vous regarder droit dans les yeux et vous dire que l'abnégation dont nous faisons preuve ne constitue pas une fonction essentielle à la société.
Et pourtant. La loi sur la règle d'or, cherchant à sauver le moindre petit augusti, prétend abolir le statut de la fonction publique. Tout essentiels que nous sommes à la société, nous nous retrouverions considérés comme de simples salariés, et le SPIS comme une vulgaire entreprise assujettie à l'Etat. Eussions-nous été directement soumis à l'autorité fédérale et non princière, 70% de nos véhicules - oui, vous avez bien entendu - auraient dû être vendus pour renflouer les caisses. À vouloir chercher de la rentabilité là où elle ne peut par nature pas être atteinte, où irons-nous ensuite ? Comptent-ils équiper nos camions, enfin ceux qui resteront, de lecteurs de cartes pour faire payer les gens qui ont besoin de nous ?
L'Etat fédéral est trop loin pour nous, mais nous pouvons sauver les meubles, en Skadie. Pour cela, le gouvernement de la Principauté devra agir ! Agir vite ! La loi permet, en effet, à chacune des principautés d'instaurer un statut de la fonction publique à son échelle. C'est là le seul moyen de sécuriser la possibilité d'accomplir notre mission pour nous pompiers, mais pas seulement. Nous ne sommes pas seuls à agir dans le cadre d'une mission essentielle, je pense aussi aux hospitaliers et aux enseignants. Et je ne parle pas que de ceux d'entre nous qui sont sapeurs-pompiers à proprement parler, mais aussi des secrétaires et autres personnels administratifs qui travaillent à nos côtés et permettent, eux aussi, au SPIS de fonctionner.
Je terminerai mon propos en nous adressons à toutes et à tous au SPIS de Skadie de sincères félicitations pour le travail accompli, et des encouragements plus grands encore pour la continuation de ces efforts !"
Sous les applaudissements par les sapeurs-pompiers présidents, le colonel Casparsen donne le micro au prochain interlocuteur, le secrétaire général de l'Amicale des Sapeurs-Pompiers de Wulfsburg, avant de se mettre en retrait et écouter les discours suivants