Rencontre sous le soleil

[Ivan Cappelen]

Ivan était débordé par tous les événements qui advenaient au même moment au Saphyr. Pris entre l'incident borowenien et les demandes imminentes d'autonomie voire d'indépendance des protectorats, il devait encore présider le Conseil Impérial et travailler pour proposer dans les temps, la feuille de route du Conseil. Et puis il fallait rencontrer ce diplomate borowenien ! En ayant eu marre de travailler à l'intérieur, il avait plutôt proposé de se réunir en extérieur dans les jardins de l'Hôtel de l'Orangerie qu'il avait fait vider de toute présence humaine pour l'occasion.
Il était prévu qu'ils discuteraient à l'abri des regards indiscrets dans le Jardin, ce qui était plus confortable et convivial que dans le Bureau de l'Orangerie.

Quand le diplomate arriva à pied, Ivan l'attendait dans l'entrée du jardin. Il s'avança chaleureusement vers le portail en fer forgé d'où les photographes mitraillent les deux hommes de flashs franchement inconvenant.
Il s'approcha du jeune homme et lui serra la main.

- Ivan Cappelen, enchanté. C'est un grand plaisir de vous rencontrer aujourd'hui.

Il la lui serra devant la foule de folliculaires demandant des renseignements.
Ivan se refusa à tout commentaire. Demain tous les journaux titreront qu'ils ne savent rien de cette rencontre mais qu'ils tenaient à le faire savoir.

Puis il amena son invité dans les Jardins de l'Hôtel de l'Orangerie pour être plus au calme, une fois hors de portée d'un appareil photo, il entama la conversation.

- Bien ! S'il m'est important de renouer les liens entre nos deux nations, vous n'ignoriez pas quel mauvais incident précipite les choses, Monsieur Oldenber.
J'imagine que vous devez avoir quelques choses à me dire à ce sujet.

[Alexei Oldenber]

Chaque matin, Alexei s'entretenait avec le représentant du Saphyr à la légation. Il s'était pris de passion pour ce pays. Il se sentait comme ces chevaliers qui avait sacrifié leur repos pour la gloire de Grand leader. La nouvelle de l'arrestation des trois enfants l'avait consterné. Non qu'il est une sympathie pour cette bande de gamins, mais il savait que cette décision éloignait la perspective d'un soutien, ou du moins d'une neutralité, internationale dans une guerre, plus diplomatique que tactique, où les apparences comptaient tout autant que la maîtrise du terrain.

Lorsqu'il voulut plaider la cause de ses âmes auprès de son père, il ne trouva que des refus catégoriques, il n'en ressentit aucune tristesse, plutôt une inquiétude. Néanmoins, son soutien à la cause de son papa resterait intacte, plein et entier, tant que ce dernier respecterait le Grand guide et surtout la Nation.

Finalement après avoir reçu une invitation du président du Conseil, Alexei décida de partir à la rencontre du président, il quitta la légation à pied en compagnie de quelques gardes, par la suite après quelques minutes de marche Alexei franchi le lourd portail de l’hôtel, il salua le Président en lui serrant lui aussi la main.

- " Enchanté de vous rencontrer monsieur Cappelen, je suis Alexei Oldenber, le représentant de la junte Borowenienne et plus généralement de mon père"

Avant de suivre le Président, Alexei lâcha un petit sourire aux journalistes avant de rentrer dans les jardins en compagnie du président , il l'écouta avant de répondre avec son accent habituel de petit Borowenien.

- " Je suis moi aussi particulièrement pour la paix entre nos deux nations, Monsieur le Président, sachez que je compte faire tout mon possible pour obtenir la libération de vos concitoyens, il ne faut pas nous en vouloir, nous sommes un peuple méfiant, une mégarde et si vite arriver surtout dans les montagnes du Nord "

Alexei haussa les épaules comme pour montrer l'ignorance du Borowen mais aussi le pardon qu'il chercher maintenant a obtenir pour la nation.

[Ivan Cappelen]

- Je comprends tout à fait que votre pays ait une grande méfiance à notre égard, le Saphyr et le Borowen ont souvent été en concurrence et même en guerre, mais je crois qu'il est temps de tourner la page. Vous semblez de mon avis et je suis sûr que nous pourrons donc s'entendre. Si nous faisons tous un effort, nous parviendrons à renvoyer nos différends à une autre époque.

Ivan invita le diplomate, fils d'un haut-placé borowenien à s'asseoir sur un banc du jardin, il prit ensuite place également.

- Mais, peut-être que vous préféreriez parler d'autre chose ? Vous semblez déjà acquis à la cause de l'entente et de la désescalade...
Votre séjour au Saphyr s'est pour le moment bien passé ?

[Alexei Oldenber]

Le jeune Borowenien admira les jardins, il trouva l’atmosphère plutôt sereine lui qui était habituée à bien plus rigide et froid comme décor, le jardin ne lui déplu pas, après avoir écouté attentivement le Président, Alexei rajouta après s’être installé sur le banc.

- " Monsieur le Président, je trouve votre lieu de travail vraiment magnifique, jusqu’à maintenant d'ailleurs depuis le début de mon voyage, je pense n'avoir rien vu d'aussi magnifique sauf peu être le Palais ou réside votre empereur ... "

Alexei commença à réfléchir en regardant une fontaine.

[Ivan Cappelen]

Ivan Cappelen acquiesça, approuvant ce que le diplomate venait de dire. Dans l'atmosphère du jardin, pour une fois, une réunion diplomatique ne semblait pas tellement ennuyante ou particulièrement "officielle". En même temps les problèmes semblaient loin au Jardin de l'Orangerie. Mais il fallait quand même s'y atteler et travailler à être l'artisan de l'avenir du pays, puisque c'était pour cela que le peuple l'avait élu.

- Vous savez l'Empereur se garde les plus beaux endroits, vous pensez bien qu'un élu du peuple aura de toute évidence moins d'importance à ses yeux qu'un homme bien né.

Ivan essayait de détendre encore l'atmosphère avec cette petite pique à Nils II. Son interlocuteur ne semblait pas préoccupé par la situation. Ivan considéra qu'il fallait changer de sujet.

- Je suis votre hôte ! Que vous plairez t-il de faire ou d'aborder ?

[Alexei Oldenber]

Finalement, Alexei rigola légèrement suite à l'anecdote ou le pic du président ? Enfin, peu importe de toute façon, " pas mon souverain et heureusement " se dit Alexei intérieurement, finalement tout en observant les fleurs présente dans le jardin et une en particulier lui rappeler le président, ou du moins elle lui rappeler sa chevelure, particulièrement soyeuse et belle, oh, je parle de la fleur ou du ...

Alexei rougit légèrement sans véritable raison apparente, finalement il rajouta aimablement et avec un ton moins fort que précédemment.

- " J'aimerais bien visiter un peu plus vos jardins, et pourquoi pas me montreriez-vous votre demeure, enfin, je parle de l'orangerie bien évidemment, j'ai rarement eu l'occasion de visiter un palais même modeste "

[Ivan Cappelen]

Ivan remarqua que le diplomate rougit un tantinet "sans doute la chaleur pensa t-il". Son sentiment fut renforcé lorsque celui-ci demanda à visiter les jardins. Alors Ivan se leva en souriant puis l'invita à le suivre. Il lui tendit la main pour l'aider à se relever, puis une fois que cela fut fait, il marcha dans le jardin pour montrer la beauté de ce lieu. Il commençait à parler franchement. Bientôt, peut-être qu'il pourrait le tutoyer ?

- Au Borowen vous n'avez quasiment jamais visité de palais ? Ce sera avec plaisir que je vous ferais visiter l'Orangerie. Mais parlons du jardin tant que nous y sommes, chez vous, il y a beaucoup de tels jardins que tu as..que vous avez eu l'occasion de visiter ?

Du fait de cette petite erreur protocolaire, le Président du Conseil rougit à son tour

[Alexei Oldenber]

Ainsi, donc le Borowenien visita les jardins en compagnie du Président , la rencontre diplomatique avait finalement muté en visite touristique, père ne serait pas très content de l'apprendre, mais bon, Alexei admira donc les jardins en compagnie de Cappelen.

Après la bourde du président, Alexei laissa apparaître un léger sourire car cela l'amuser un peu avant de répondre.

- " Monsieur le président a le droit de me tutoyer pas d’inquiétudes, mais en échange, j'ai le droit moi aussi ...

Pour vous ... pour te répondre, non il n'existe plus beaucoup de palais par chez moi, notre monarchie a été aboli il y a des lustres et l'ancien à laisser place au neuf et au plus moderne, j'avoue néanmoins qu'il y a bien quelques petits jardins particulièrement beaux chez nous aussi ...

Tout en continuant de parler au Président de son pays, Alexei ne remarqua pas une racine à terre, et en marchant dessus, il trébucha et perdu l’équilibre ...

[Ivan Cappelen]

Voyant son hôte choir, Ivan s'agenouilla devant lui pour l'aider à se relever. Il ne sut pas trop ce qu'il fallait faire, s'il fallait plus en rire ou éviter le sujet avec un borowenien. Toujours à genoux, il lança :

- J'espère que tu ne t'es pas fait mal ! Tout va bien ?

[Alexei Oldenber]

Alexei se retrouva par terre, excepter le fait de tomber au moins il se retrouvait proche des fleurs et autres plantes, il fixa ces deux pieds avec ironie, comme quoi même un Borowenien pouvait tomber, de plus comme une merde ...

Le garçon regarda le Président qui accourut à genoux pour l'aider, quel caractère noble, même s'il avait légèrement mal, il tacha de ne pas le démontrer, car il faut quand même garder son sérieux, surtout en présence du chef du gouvernement de l'empereur.

Après ce léger temps de réflexion, Alexei répondit à son interlocuteur de manière aimable comme toujours.

- " Non ça va, je ne me suis pas fait mal, je vous ... te remercie, je pense que faire une pause en bas de cet arbre me parait une bonne idée, nous visiterons ta demeure après. "

Faire mine d'avoir choisi l'endroit de la pause que voilà une bonne idée, Alexei rampa donc un peu pour se mettre au pied du tronc d'arbre, après la vue sur l'eau n'étaie pas si mal d'ici alors bon ...