21 juil. 2020, 04:37
DISCOURS DE FIN DE CAMPAGNE 179
Jasenko Trifonov vint clore la campagne du Mouvement Révolutionnaire Citoyen dans sa cité libre, solide bastion du communisme dans le pays, Katalina. Il voulait parler du rôle du peuple dans les années à venir, tant au niveau national qu'au niveau local. Plus de 20 000 personnes étaient assises devant lui, dans le zénith dans lequel il monta triomphalement sur la scène devant d'entières masses de gens et de gens entièrement massés pour le soutenir.
Mes chers amis,
C'est fraternellement et entre égaux que je vous parle aujourd'hui. Vous êtes des citoyens, je suis un citoyen, nous avons les mêmes devoirs, les mêmes objectifs et les mêmes droits, nous vivons dans la même classe sociale. Comme 90% de la population, je ne détiens aucun moyen de production, j'ai connu et j'ai vécu la pauvreté, l'insalubrité, l'alcoolisme de proches, l'isolement d'anciens, la jeunesse dont l'avenir est déterminé par la pauvreté, je connais ces situations et je les ai vécu. Quand je vous parle de misère, de pauvreté, de chômage, de faillite, d'isolement, d'éducation égalitaire, je vous en parle en frère qui sait ce que vous ressentez mais qui sait également quelles solutions compilent les besoins des victimes, l'efficacité et le consentement des autres. Tout cela est nécessaire, si les riches ne consentaient plus à payer un impôt pour financer la lutte contre la violence, ou pour la gratuité de l'université, cela ne marcherait pas ; si l'efficacité n'entrait pas en ligne de mire et que chaque résultat n'était finalement que le résultat incertain d'un jeu de hasard, cela ne marcherait pas ; si j'écrivais mes lois sans soucis de ce que les modestes ressentent et ce qu'ils ont besoin pour sortir de leur souffrance, cela ne marcherait pas. Mon passé, d'homme populaire, des plus bas quartiers, qui connaît le monde des humains par la plus effroyable face me permet de m'adresser en tout lieu et à tout moment envers vous comme un frère, et le poste auquel vous m'avez hissé me permet de m'adresser aux puissances de l'argent comme un supérieur qui ne veut que le meilleur pour ses frères.
Je suis outré, scandalisé et démoralisé de voir que les grandes fortunes, ceux qui n'ont pas connu vos malheurs et ne savent pas avec quel déterminisme ou quel fatalisme vous subissez ce dont on vous accuse d'être à l'origine par un défaut de volonté, d'effort ou de travail. Comme si l'homme de la rue n'avait pas la volonté de loger son enfant. Comme si le licencié de la dernière heure, ne faisait pas d'effort pour pouvoir se nourrir lui-même. Comme si les minorités dont leurs demandes d'emploi ou de stage sont majoritairement refusées, n'avaient pas souffert trop d'efforts, en avaient souffert moins que les enfants d'un tel ou d'un autre qui n'ont à rédiger qu'une lettre informelle pour trouver un travail ou un stage. Ces gens-là qui n'ont aucune connaissance réelle ou fondée sur ce que sont réellement les maux de notre peuple -et je crois pouvoir dire sans me tromper de tous les peuples des sociétés industrielles- ne viennent vers vous, qu'aux élections cela s'entend, en bons seigneurs qui vous tapent sur l'épaule et vous disent qu'ils sont vos amis alors que c'est gens sont précisément les exceptions humaines, à l'abri du malheur alors que ceux-ci qui en sont épargnés devraient être plus encore solidaires avec ceux que frappent le destin.
Les gens ne sont pas dupes, je le vois partout où je vais. Ils voient bien et même parfaitement bien que ce qu'il se trouve sur chaque scène, sur chaque estrade, sur chaque place où est estampillé temporairement et provisoirement le logo de l'ADP, du PI, de la CMD ou du GRP, ce ne sont là que les conducteurs qui ont mis le Saphyr dans le bartas en 164 et qui veulent aujourd'hui faire repasser le permis aux communistes qui a sorti le pays du fossé et le tient fermement sur la route du progrès depuis 168. Il n'y a sur chaque estrade du PI, sur chaque scène de l'ADP, sur chaque estrade du CMD et sur chaque planche du GRP que des beaux parleurs, qui jouent le rôle des amis du peuple, des intellectuels, des penseurs, des savants, des tribuns, des meneurs de foule, les leaders populaires. Rôles de composition, à l'évidence. Quand Madame Sullivan-Petersen ne parvient pas à comprendre en quoi permettre à nos hommes et à nos femmes de travailler sans subir la concurrence déloyale de la Fédération-Unie qui mène vers la pauvreté, est une mesure pour la liberté de nos concitoyens, cela prouve bien son détachement avec la réalité. Pour elle, la liberté c'est la sienne de pouvoir encore boursicoter avec son mari. Par ailleurs, je m'amuse de voir que madame Sullivan-Petersen souhaite un nouveau mandat à la tête du pays pour l'ADP, comme si le mandat de son mari n'avait pas suffit, il faudrait en plus qu'on se paie l'épouse qui a exactement le même programme et parfois les mêmes discours que son mari. Comme si le premier mandat 164-168 avait été pour Sullivan et que le second 178-182 devait être pour Petersen.
J'apprécie de voir que vous ne tombez dans ces bas pièges qui sont tendus par des candidats-milliardaires dans l'objectif unique de servir à accroître leur fortune actionnariale. La droite et le centre se sont demandés de combien les capitaux des communistes avaient augmenté durant leur mandat. Je vais vous le dire et ce n'est pas un secret, nous nous indemnisons tous à hauteur de 2 000 Augustis par mois, ce qui correspond précisément au salaire de la fonction publique que nous avons instauré. Si nous gagnons ailleurs des revenus alors nous réduisons notre revenu politique pour toujours ne gagner que 2 000 Augustis au minimum et au maximum si nous touchons un revenu de nos activités politiques. Moi, j'aimerais vous demander combien a gagné le cours de la Sullivan Holding Group après la signature des traités de libre-échange avec divers pays dont la Fédération-Unie qui permirent à Paul Sullivan d'exporter et d'importer avec moins de frais et donc plus de bénéfices tout en pouvant délocaliser ses entreprises de production selon ce qu'il était le plus rentable de faire. D'ailleurs, je vais vous le demander : de combien ont augmenté les taux de profit des entreprises Sullivan depuis qu'Erik Sullivan a dérégulé le temps de travail, depuis qu'il n'applique une majoration du salaire horaire qu'au de-là de 42 heures de travail et pour une valeur extrêmement faible ? L'action politique de Monsieur Sullivan, lui a permis d'engranger dans ses caisses, plus que toutes indemnités réunies des parlementaires et de leurs secrétaires et conseillers, et ce dans le même temps. Il y a évidemment un conflit d'intérêt immense entre les activités politiques des milliardaires et leurs affaires financières, étrangement, ils sont les seuls pour qui l'activité politique coïncide étroitement avec les nécessités économiques pour accroître ses profits. Tout à fait étrangement, tandis que les salaires diminuaient au Skjördland, les profits des entreprises Sullivan ont explosé, car il leur fallait moins d'investissement pour autant voire plus de profits, ce qui contribue mécaniquement à ce que les revenus du capital prennent le pas sur les revenus du travail, étrangement, cette politique n'a été menée que par des capitalistes ; seuls des politiciens détenteurs de capital et dont le revenu provient du capital ont trouvé utile, ou plutôt on eu des intérêts à accroître la part des revenus du capital dans le revenu national brut. Il y a de toute évidence un conflit d'intérêt là-dessous.
Nous autres communistes sommes entièrement opposés à la manière de gouverner des Sullivan, du GRP, du CMD, de l'ADP et du PI qui ensemble en participant aux premiers gouvernements de la détestable dynastie de la droite qui ne doit pas sa place à ses idées ou ses discours qui ne marqueront en aucun cas l'Histoire, mais à sa fortune. Cette manière de gouverner c'est tout à la fois le pouvoir personnel et le pouvoir de décret. Décréter pour gouverner et mener des rafles, des injustices et faire progresser la haine en violant l'Humanité de milliers de policiers, voilà ce qu'est le gouvernement de la droite et du centre. Attribuer tout au Président du Conseil, lui laisser tout le travail et ne faire appel aux chambres que pour tamponner ses projets diplomatiques en laissant aux autres ministres les décrets, voilà ce qu'est le gouvernement personnel des Sullivan. Est-ce cela que vous voulez ? Nous nous opposons toujours aux pouvoirs personnels, tant par tradition que par principe. J'entends d'ores et déjà les défenseurs intarissables de la droite et du centre me dire qu'après tout, le pouvoir de ceux-ci n'était pas si terrible que ça et puis après tout, s'ils ont violé la dignité humaine et sali le nom de la police en la poussant aux actes les plus bas, les plus froids et les plus inhumains, ce ne fut que justice car on les avait élu. Non, messieurs, non mesdames, jamais la violation des droits et libertés fondamentales ne constitue une politique mais seulement un crime et c'est aller contre le peuple que d'imposer une telle politique. Le Mouvement Révolutionnaire Citoyen s'est toujours placé en faveur d'un fort pouvoir parlementaire et nous n'avons jamais gouverné ni contre la volonté populaire, ni contre ses droits, ni contre sa dignité, et encore moins contre celles de nos fonctionnaires. Parce que nous savons que la tyrannie ne fonctionne pas dans une nation d'intelligence et de culture. Si le peuple n'a pas toujours raison, le tyran n'a jamais que tort, voilà la leçon que nous tirons de l'Histoire et voilà le garde-fou de tous nos actes qui nous obligent à regarder chacune de nos lois avec l'oeil le plus rigoureux, le plus attentif et le plus exigeant pour que jamais nous n'outrepassions la liberté de nos concitoyens, leurs droits ou d'aucune personne et d'aucune manière possible que ce soit.
Bien sûr, ce n'est pas car le peuple s'est trompé lors d'un vote en élisant un tyran que nous devons le laisser exécuter sa tyrannie, je sais que le peuple soumis à l'express, au cri aveugle et sourd de l'information, des tribuns, harangué de toutes parts, n'établit pas toujours et nécessairement, des choix, en conscience, raisonnés au quotidien et il se laisse souvent dominer par ses sentiments et les plus basses manipulations. Ce que notre système parlementaire permet c'est d'être le remède à ces maux causés par des orateurs opportunistes et égoïstes dont la carrière compte plus dans leurs conjonctures politiques que le système dans lequel nous vivons et les bienfaits que les postes qu'ils convoitent peuvent dispenser à notre peuple, à notre pays, à notre nation. Le principe démocratique et de souveraineté populaire sont les deux principes qui fondent le parlementarisme, le meilleure remède aux excès et abus d'une clique de milliardaires ou tout du moins de millionnaires qui n'ont aucun considération pour vos souffrances, vos identités et votre qualité. J'aimerai comme Monsieur Renbow, qui est un grand homme, un grand idéaliste, que ces princes soient inscrits constitutionnellement et je mettrai en oeuvre les moyens pour que ce soit fait. Je crois que Monsieur Renbow a manqué d'opportunité pour y parvenir, nous portons son héritage intellectuel qui est fort, puissant et qui demeurera des décennies durant et il me semble également qu'il est temps, que l'heure est venue où son rêve pourra se concrétiser.
Il faut obliger les autres formations politiques et en particulier le GRP à reconnaître l'égalité naturelle entre les hommes et les femmes, entre les blancs, les noirs ou les métis, entre les hétérosexuels et les homosexuels. Le succès d'une société dépend du degré de participation des femmes et des minorités à la société. L'efficacité du parlement doit se mesurer par la même échelle et les partis politiques doivent intégrer les listes électorales dans les mêmes mesures que le MRC organise les siennes, c'est à dire avec des personnes de tout horizon et dont la place n'est dû qu'au mérite dont elles font preuve. J'ai d'ailleurs remarqué que durant cette campagne, le GRP est revenu jouer dans la cour des grands en fondant son propos sur une volonté de dépasser les agissements de la gauche sur le côté social principalement. Alors que nous savons toutes et tous que ce n'est pas cela que firent les élus du GRP quand il arriva aux commandes, mais au contraire de s'en prendre aux minorités les plus affaiblies et les plus exclues ; alors que le MRC et l'USE luttent main dans la main contre l'exclusion sociale des étrangers, le GRP voulait les exclure dans des charters. Et le voici maintenant que marche sur nos parterres avec des mesures qu'il agite comme étant plus radicales et plus socialistes que les nôtres, ce n'est qu'un petit joueur malvenu. On Ji-Hae propose des mesures qui ont toujours des mandats de gauche de retard. Il prône les 32 heures hebdomadaires pour tous les travailleurs, alors que notre planification quinquennale propose déjà de réduire le temps de travail à 28 heures pour les professions productives afin que les professions intellectuelles qui sont en sous-effectifs ne continuent pas à décroître et à manquer de labeur. Nous manquons de scientifiques, de médecins, etc. Nous garderons donc pour eux, 35 heures hebdomadaires jusqu'à ce que nos universités gratuites et ouvertes à tous pourvoient notre pays en suffisantes quantités de professionnels dans ces domaines et alors nous pourrons partager leur temps de travail. Le GRP a été toujours en deçà de nos mesures en prétendant être plus radical, sauf sur la question des minorités et des femmes, sur ces questions, le GRP s'est montré égal à lui-même, réactionnaire et inconsistant. Mais le seul véritable moyen de donner sa légitimité et sa force, au débat, et au parlementarisme c'est justement de faire en sorte que les parlements ne soient pas leurs parlements, aux autres, quels qu'ils soient, mais que ce soient nos parlements, qui qu'on soit. Cette appropriation des parlements, de leurs normes et de leur puissance ne peut être l'objet que d'une politique fortement inclusive, comment voulez-vous que celles et ceux qui vivent en dehors du fonctionnement démocratique puissent y trouver la moindre once de légitimité ? Alors que toute notre propagande démocratique se fonde toute entière sur le consentement, à l'impôt, à la justice, à la représentation, toute l'action de cette droite n'a jamais été autre chose qu'une exclusion, discrimination et division dans notre nation pour casser ces valeurs qui sont pourtant le ciment de la démocratie. Tant que le béton n'aura pas coulé complètement, il subsistera des doutes, des sceptiques qui penseront que le pouvoir personnel que nous combattons tant par principe que par tradition, peut valoir autant que le pouvoir démocratique.
Je persiste et signe, si le peuple n'a pas toujours raison, le tyran n'a jamais que tort.
Toute loi n'a cours qu'aussi loin que le domaine public s'étend. Moins le planisme d'État est présent et plus c'est la dictature du plus fort qui prédomine. Dans les campagnes reculées, qui va garantir que le paysan applique scrupuleusement les lois du marché ou les lois relatives à la liberté de la jeunesse ou de la femme ? Il faut pareillement imposer nos législations d'intérêt commun à tous les particuliers réfractaires et éloignés de cet intérêt. Les paysans misogynes ne sont pas en dehors de la légalité par choix, bien souvent qu'ils viennent de la campagne ou de la banlieue, les personnes étrangères à notre loi et à nos valeurs, ne doivent cet état de fait qu'à l'exclusion sociale dont elles sont victimes. Le développement des services publics, un développement énorme, que nous avons mis en place a permis de récupérer des territoires et de les remettre dans le giron de l'État. Tous les territoires ne bénéficient pas encore de ce retour, par manque de fonctionnaires, par manque de moyens mis en oeuvre, par manque aussi de légitimité à la faire et d'amplification, de déploiement et de décentralisation de ce mouvement fédéral que le Gouvernement de la gauche a lancé et dont les principautés et cités-libres, de droite exclusivement ont refusé d'en déployer l'amplitude dans chaque recoin de notre Empire. Vraisemblablement nous avons eu trop confiance dans les élus locaux qui sont nos opposants, nous avons trop cru en leur capacité à comprendre et à appliquer l'intérêt commun en dehors de toute frontière partisane. Nous pensions leur esprit suffisamment libre pour s'émanciper des cadres idéologiques, force nous a été de constater qu'il demeure coffré entre les quatre murs du libéralisme, de la haine, de la réaction et de l'anticommunisme. Pourtant tant qu'il existera ces bastions à la loi, l'égalité et la liberté proclamées dans nos lois restera lettre morte aux portes de l'universalité à défaut d'avoir conquis chaque coeur et chaque esprit saphyrien. Seul le parlement peut s'en prendre à ces derniers bastions qui résistent encore et toujours au progrès, à la prospérité et à la paix civile, il faudra qu'il s'en prenne à eux avec prudence, mais avec la conviction sérieuse de les démolir. Ce ne sera pas un exercice de toute facilité, ce ne sera pas un exercice aisé mais ce sera un exercice nécessaire. La droite et le centre qui veulent voir la disparition de l'État en qualité de gardien de nos valeurs et de l'égalité naturelle des hommes pour les laisser sombrer dans l'inégalité culturelle du capitalisme, participent à conserver ces bastions que sont le cadre traditionnel de la famille, la paysannerie ou les communautés nationales contre lesquelles ils prétendent mener une bataille, par ailleurs.
Ces gens-là prétendent que chaque pas que pose l'État sur une terre nouvelle dominée par l'économie ou les lois du marché, devient un bond dans le totalitarisme ; alors que la réalité est tout autre, chaque pied que lève l'État et qu'il recule comme un soldat battant retraite n'est que l'avancée du règne du plus fort. Tant pour l'économie, que pour la sécurité, l'éducation ou votre vie quotidienne, vous croyez choisir et vous n'êtes plus qu'un peu plus déterminés par des combats de puissances qui vous dépassent entièrement, à chaque fois que l'État renonce à mener la conquête de la justice, de la paix sociale, de l'égalité et de la liberté. Madame Sullivan-Petersen entend mener la reconquête du pouvoir, nous entendons continuer la conquête de la justice, de l'égalité et de la liberté, et vous êtes les seuls juges de cette lutte entre opportunistes et humanistes. Savoir si demain votre enfant devra son niveau d'éducation à votre patron et au salaire qu'il vous accordera pour les 42 heures que vous travaillez pour lui ou s'il sera élevé également avec les gens de son âge, c'est une décision qui vous regarde et qui vous concerne. Savoir si demain, vos parents travailleront jusqu'à 65 ans autant de temps par semaine que vous, 42 heures, ou s'ils auront une retraite à 55 ans pendant que vous travaillerez 28 heures par semaine, c'est une décision qui vous regarde et qui vous concerne. L'avenir de vos vies, la responsabilité de celui de vos enfants et de celui de vos parents, des infirmes, des faibles, des exclus est une décision qui vous regarde et qui vous concerne. Choisir d'accepter la responsabilité d'être solidaire de ceux que le destin frappe, ou s'en dédouaner par couardise ou indifférence ; choisir de tendre la main aux défavorisés, aux marginalisés, aux exploités ou ne leur laisser que leurs yeux pour pleurer comme on ne vous a peut-être laisser que vos yeux pour pleurer auparavant, c'est une décision qui vous regarde et qui vous concerne. Mais vous êtes, par le jeu démocratique auquel je suis heureux et nous sommes fiers de nous livrer, malgré les accusations toujours infondées de totalitarisme des communistes, vous êtes seuls juges dans la marche du monde et de notre pays.
Peut-être est-ce beaucoup vous demander d'avoir autant de vision, si loin, bien au de-là de l'horizon, d'avoir autant de responsabilité en un jour, en un bulletin. J'en suis conscient et je sais comme vous comme cela peut-être difficile d'imaginer et d'avoir conscience de toute la portée, toute l'importance et toutes les conséquences de son vote, c'est pourquoi nous proposons, nous autres communistes, de déléguer force pouvoirs publics à des assemblées populaires locales. Des assemblées plus libres que notre Parlement, plus directes, plus justes également. Nous nous opposons frontalement aux pouvoirs personnels, concentrés, centralisés et maintenus loin, hors de portée des simples gens qui en sont pourtant le fondement. C'est une vision globale de la société que nous portons, contrairement au CMD qui ne porte cette vision qu'en politique, dans une vision politique où le pouvoir public est extrêmement faible et doit composer selon les miettes de puissance que lui laissent les entreprises et les multinationales. Nous autres, voulons et appliquons par la planification économique, la démocratie ouvrière et nous défendons pour la prochaine mandature, car nous croyons que nos efforts passés suffisent désormais à son établissement, la démocratie directe et populaire. Nous avons pris aux puissances de l'argent le pouvoir qu'elles maintenaient hors de portée des masses laborieuses dont elles se servaient pour produire des richesses, nous l'avons pris et nous l'avons donné à ceux-ci qui peinent le plus pour l'économie, à ceux dont le travail est la véritable base, le vrai fondement et unique origine de toute notre richesse et de l'intégralité de notre prospérité.
Désormais, il faudra composer avec une société toujours plus assoiffée de liberté, de justice et d'égalité, qui voudra désormais prendre les décisions au coin de la rue et non plus entendre la voix de l'ordre et la voix des nations depuis Orcyssia ou leur capitale locale, ni leur mairie. Cette aspiration, je la ressens comme vous, dans chaque rue que je traverse, dans chaque rame de métro que j'emprunte, dans chaque place qu'il met donné de voir, dans chaque visage qui me sourit et dans chacun des reflets d'âme de vos regards, mes amis. Cette aspiration, la voilà devenue voix, que dis-je ? C'est un cri qui émane de chaque pas que nous faisons, de chaque discours, de chaque applaudissements, c'est un cri qui s'élève et qui se fait entendre pour ne jamais s'oublier.
Vive le Saphyr et vive la démocratie !