

Le Chef Tobias Bratberg est apparu ce matin offusqué que le Parti Impérial de Skadie propose une option de cours religieux ou spirituels dans les enseignements du secondaire, criant à une atteinte à la "nécessaire neutralité"
L'excuse de la "nécessaire neutralité" est une excuse bien légère pour discréditer la "question religieuse" comme il l'appelle. Dit-on des aumôniers militaires, formés et rémunérés par le Ministère de la Guerre, qu'ils nuisent à la neutralité dans nos Forces Armées ? Dit-on qu'un accès à une chapelle dans un hôpital public est une forme de clientélisme religieux ? Considère-t-on que financer la préservation d'un lieu de culte en danger, c'est du sectarisme ?
Non. La neutralité est respectée puisque dans ces dispositifs, nous offrons un accès à la liberté de pratiquer ses croyances sans favoriser une foi plus qu'une autre. Pour être précis, on appelle ça du pluralisme.
La vraie question, ce n'est pas "la question religieuse" comme si la religion devait nécessairement être mise à part de la vie de la cité, mais de savoir si nous acceptons d'offrir un accès libre (car liberté de croyance) et égal (car respect du pluralisme religieux) à l'exercice de ses croyances. La liberté de croire n'est rien si nous n'offrons pas une place dans notre société pour permettre à chacun d'exercer cette liberté. C'est la même chose que le pluralisme politique : tout comme il ne suffit pas de dire qu'on est libre de ses convictions politiques si on interdit également à tous d'exprimer ses convictions politiques, il ne suffit pas de dire que nous avons la liberté de pratiquer notre religion si nous imposons que notre société soit complètement aseptisée de toute expression religieuse. Ca, un libéral devrait pouvoir le comprendre.
Les familles qui veulent que leurs enfants poursuivent un enseignement religieux et qui ont les moyens pourront toujours le faire poursuivre en dehors de l'école publique. Ce que nous proposons, c'est d'offrir cet enseignement de manière optionnelle dans les établissements scolaires, avec un accès libre et égal pour tous, et prodigué par des individus qui doivent pouvoir être agréés - je ne sais pas où vous allez lu qu'agréer signifiait en faire des fonctionnaires fédéraux, puisque ça ne signifie rien d'autre que de s'assurer que les enseignements religieux ou spirituels ainsi fournis ne nuisent pas aux enseignements scientifiques et civiques de l'école publique. Rien à voir avec une quelconque doctrine d'État soit dit en passant, aucune institution publique dans ce pays n'a vocation à se substituer aux différentes institutions religieuses de l'Empire.
Nous prodiguons des enseignements civiques et critiques à nos étudiants depuis bien longtemps déjà, nous apprenons le respect des uns et des autres, certains proposent même des enseignements pour sensibiliser à la lutte contre les discriminations, pour éduquer à la sexualité, et aux questions d'égalité entre les genres. Des questions intimes, liées aux convictions personnelles, et il y a 30 ans encore on nous aurait dit que l'école n'avait pas à s'en mêler. Mais aujourd'hui, on reconnaît bien volontiers que l'école doit être un lieu accueillant pour tous les étudiants, sans distinction de genre, de couleur, d'orientation sexuelle, de religion, d'origine ou de handicap, et on reconnaît bien volontiers que l'école doit fournir les fondamentaux non pas seulement pour se former à un métier, mais aussi pour se former à vivre dans la société saphyrienne.