Locaux de l'Association des anciens combattants de Lensprima

[Karl Bunch]

Karl Bunch allait mener sa première campagne d’importance. S’il y avait déjà une expérience dans l’organisation des campagnes grâce à celles menées par son père, il ne les avait suivies que dans l’ombre, d’assez loin. C’est la première fois qu’il se retrouve sur le devant de la scène, voire au cœur de la scène. Il savait qu’on allait immédiatement lui coller l’étiquette du « fils de ». Son but dans cette campagne : s’en départir. Pour sa première grande action, il s’était rendu au Monument aux morts de Lensprima. Là-bas, il a rendu un hommage appuyé aux soldats saphyriens morts sur les différents champs de bataille où le Saphyr avait dû défendre ses valeurs ou sa nation.

Après la cérémonie, il s’est rendu au local de l’Association des anciens combattants locale pour échanger avec ses membres, dont le nombre avait augmenté à l’issue de la terrible guerre d’Oxanna. Lors de cet échange, il a notamment été interpellé par un vétéran se plaignant de l’absence de reconnaissance et de soutien de la Nation pour les aider et les accompagner au retour à la vie civile. Après l’avoir attentivement écouté, il lui répondit.

- Avant tout, je souhaite remercier chacun et chacune d’entre vous pour l’engagement, le courage et le sacrificie dont vous avez fait preuve sur les différents champs de bataille où vous vous êtes rendus pour nous protéger, nous défendre et s’assurer de l’unité de notre Nation. Nous vous sommes éternellement reconnaissants. Je veux également avoir une pensée pour vos frères et sœurs qui sont malheureusement tombés au combat, dans l’exercice de leur mission ont fait l’ultime sacrifice. Ils sont et resteront dans nos cœurs, nos mémoires et notre Histoire.

Il fut procédé à un bref moment de recueillement.

C’est pourquoi, les difficultés dont vous me faites part ne peuvent pas me laisser… que dis-je… nous laisser indifférents et ne sauraient restés sans réponse des pouvoirs publics. Vous avez tout donner au Saphyr, il est temps pour vous de recevoir. Il n’est pas acceptable que vous aillez tant de difficultés pour vous former, pour trouver un emploi, pour avoir des rendez-vous avec des spécialistes de santé et qu’à tout cela s’ajoute des difficultés financières. Vous avez accompli votre devoir, à nous de faire preuve de la même abnégation et du même sens du devoir que vous. Nous devons vous accompagner et vous aider dans cette délicate transition entre votre vie militaire et votre vie civile. Ainsi, le Parti impérial que j’ai l’honneur de représenter ici proposera, à l’échelon fédéral, sinon à l’échelon local, la mise en place de différents dispositifs à cette fin. D’abord, la mise en place d’un accompagnement personnalisé sur le plan professionnel, social et sanitaire avec la création d’un Office des Anciens combattants qui sera votre interlocuteur privilégié pour vous aider dans votre passage à la vie civile. Les agents de cet office auront la charge d’établir avec vous un suivi individualisé pour garantir la bonne évolution de votre retour à la vie civile. Ensuite, par la mise en place de formations adaptées pour vous permettre de développer les compétences que vous avez d’ores et déjà ou celles que vous avez pu acquérir grâce à votre expérience militaire ou pour vous permettre d’en acquérir de nouvelles selon votre projet professionnel. Nous faciliterons également votre accès à l’emploi, soit en vous accompagnant, y compris financièrement, dans la création de votre entreprise par exemple, soit en adoptant divers dispositifs pour inciter les entreprises à vous recruter. Je juge normal que vous soyez privilégié compte tenue de l’engagement fort que vous avez prêté. Enfin, sur le plan sanitaire et psychologique, nous instaurerons en lien avec les établissements de santé des séances avec un psychologue spécialisé dans le traitement des vétérans de guerre et la collectivité prendra en charge ces frais. Grâce à vous, j’ai eu la chance de ne pas avoir à voir de mes yeux les horreurs de la guerre, je ne peux qu’imaginer ce que vous avez pu voir, entendre, ressentir, sur le champ de bataille. Il est totalement normal que nous vous accompagnions du mieux possible et que vous puissiez profiter de la paix à laquelle vous avez tant contribué.

Évidemment, toutes ces mesures ne sauraient être menées sans votre écoute et votre soutien. Vos associations et organisations sont celles qui connaissent le mieux les difficultés que peuvent rencontrer nos vétérans. Vous êtes au plus proches de nos anciens soldats. Sans votre appui, tout cela serait vain. C’est pourquoi je souhaite que vous soyez partie prenante à ce processus, aux différents dispositifs qui seront mis en place et que vous vous chargiez, avec les ministères concernés, à l’évaluation de ces mesures pour nous permettre de les faire évoluer s’il s’avérerait qu’elles ne produisent pas les effets escomptés. Quoiqu’il en soit, sachez que la porte de mon bureau vous sera toujours ouverte et que je ne vous abandonnerai pas.

Quelques applaudissements se firent entendre. Puis, la discussion continua une heure durant avec les différents membres présents. La journée se conclut par quelques selfies et serrages de main.